Sợ điều bất hạnh, bạn hiền cưu mang!
LES DEUX AMIS
001 Deux vrais amis vivaient au Monomotapa :
L un ne possédait rien qui n appartînt à l autre :
Les amis de ce pays-là
Valent bien dit-on ceux du nôtre.
005 Une nuit que chacun s occupait au sommeil,
Et mettait à profit l absence du Soleil,
Un de nos deux Amis sort du lit en alarme :
Il court chez son intime, éveille les valets :
Morphée avait touché le seuil de ce palais.
010 L Ami couché s étonne, il prend sa bourse, il s arme ;
Vient trouver l autre, et dit : Il vous arrive peu
De courir quand on dort ; vous me paraissiez homme
A mieux user du temps destiné pour le somme :
N auriez-vous point perdu tout votre argent au jeu ?
015 En voici. S il vous est venu quelque querelle,
J ai mon épée, allons. Vous ennuyez-vous point
De coucher toujours seul ? Une esclave assez belle
Etait à mes côtés : voulez-vous qu on l appelle ?
- Non, dit l ami, ce n est ni l un ni l autre point :
020 Je vous rends grâce de ce zèle.
Vous m êtes en dormant un peu triste apparu ;
J ai craint qu il ne fût vrai, je suis vite accouru.
Ce maudit songe en est la cause.
Qui d eux aimait le mieux, que t en semble, Lecteur ?
025 Cette difficulté vaut bien qu on la propose.
Qu un ami véritable est une douce chose.
Il cherche vos besoins au fond de votre coeur ;
Il vous épargne la pudeur