Le Vieillard
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Les 3 Jeunes Hommes
001 Un octogénaire plantait.
Passe encor de bâtir ; mais planter à cet âge !
Disaient trois jouvenceaux, enfants du voisinage ;
Assurément il radotait.
005 Car, au nom des Dieux, je vous prie,
Quel fruit de ce labeur pouvez-vous recueillir ?
Autant qu un Patriarche il vous faudrait vieillir.
A quoi bon charger votre vie
Des soins d un avenir qui n est pas fait pour vous ?
010 Ne songez désormais qu à vos erreurs passées :
Quittez le long espoir et les vastes pensées ;
Tout cela ne convient qu à nous.
- Il ne convient pas à vous-mêmes,
Repartit le Vieillard. Tout établissement
015 Vient tard et dure peu. La main des Parques blêmes
De vos jours et des miens se joue également.
Nos termes sont pareils par leur courte durée.
Qui de nous des clartés de la voûte azurée
Doit jouir le dernier ? Est-il aucun moment
020 Qui vous puisse assurer d un second seulement ?
Mes arrière-neveux me devront cet ombrage :
Eh bien défendez-vous au Sage
De se donner des soins pour le plaisir d autrui ?
Cela même est un fruit que je goûte aujourd hui :
025 J en puis jouir demain, et quelques jours encore ;
Je puis enfin compter l Aurore