CHAPITRE DIX-HUITIÈME
DU DEUIL DES PARENTS
1. Le Philosophe dit: Un fils pieux qui prend le deuil de ses
parents pleure jusqu’à extinction de sa voix; il suit les rites
sans recherche; il parle sans art; la beauté des vêtements, il
ne la supporte pas; il entend la musique sans plaisir; les mets
délicats qu’il mange sont pour lui sans saveur. Tels sont les
sentiments du deuil et de la tristesse. Après trois jours, il doit
prendre de la nourriture, c’est pour enseigner le peuple à ne
pas a enter à sa vie pour les morts, et en s’étiolant,
d’éteindre son existence. Telle est la ligne de conduite tracée
par les saints. Le deuil ne doit pas dépasser trois ans pour
montrer au peuple qu’il doit avoir un terme. On fait pour le
défunt un cercueil intérieur, un cercueil extérieur et un
suaire dans lequel on l’ensevelit. On arrange les vases
destinés aux sacrifices et on se lamente sur lui. Les femmes
se frappent la poitrine, les hommes frappent le sol du pied,
on crie, on pleure, on se lamente en l’accompagnant à sa
dernière demeure. On consulte la carapace de tortue pour
fixer le lieu où sera la tombe et ses alentours, et en paix on l’y
dépose. On prépare pour lui un autel pour faire des
offrandes à son âme . Au printemps et à l’automne (à chaque
saison, on fait des sacrifices pour penser à lui à ces époques.
De leur vivant, servez vos parents avec amour et respect;
après leur mort, portez leur deuil et témoignez leur vos
regrets. Le devoir fondamental de ceux qui vivent est