des défauts en tous points semblales aux manifestations du caractère
humain.
Le chapitre III examine l’évolution des contes vietnamiens à travers les
âges: le premier âge des contes se situe après celui des mythes. Leur
naissance date sans doute de l’époque de la domination chinoise qui suit
l’époque du régime tribal des Protovietnamiens: des héros et athlètes sont
idéalisés, divinisés, et donnent lieu à des légendes qui consolent le peuple
en esclavage et nourrissent son désir de s’émanciper, de vaincre. Le
deuxième âge corespond à l’époque de la féodalité indépandante: pendant
cette époque, contes et légendes foisonnetm réflétant d’une part l’existence
du paysan, ses conceptions sur la destinée, la vie et le monde et, d’autre
part, la vertu, la force et l’intelligence d’un certain nombre de personnages
populaires qui représentent le génie national. Les contes subissent
l’influence des religions officielles d’importation étrangère (bouddhisme,
taoïsme) les êtres qu’ils mettent en scène n’ont plus le caractère spontané,
primesautier, imsouciant ou insolent des personnages de la mythologie,
mais l’art littéraire qui caractérise ces contes et légendes est supérieur à
celui des mythes. L’intrigue, les péripéties du récit comportent un
enchainement plus logique, la psychologie des personnages se fait plus
complexe, plus nuancée, plus conforme aux traditions humanistes des
hommes civilisés. Sous les dynasties Lê et Nguyễn, les contes subissent
l’influence du confucianisme, notamment sur le plan moral. Après avoir
atteint l’apogée de leur évolution au cours des périodes monarchiques, ils
s’acheminent vers une décadence et durant ces derniers siècles sont
concurrencés par le développement d’une littérature populaire et savante,
fertile en romans, nouvelles et pièces de théâtre, puis par celui des moyens
d’information de masse tels que le cinéma, le journal. L’âge de décadence
des contes est aussi celui òu ils commencent à être collectés et fixés par des