ruinées et s'inclinant peu à peu sous le poids de l’oubli, des
arbres s’effeuillent, des pans pans de murs s’effritent ; de
grands espaces d’ombre s’élargissent. Tout cela parait mort
et n’avoir d’autres mouvements que ceux dont l’anime
illusoirement la lente décomposition de notre mémoire. Mais
à part cette vie empruntée à la mort même de nos
souvenirs, il semble que tout soit définitivement immobile, à
jamais immuable, sépare du présent et de l’avenir. En
réalité, cela vit et cette ville morte est souvent le foyer le
plus actif de l’existence, et selon l’esprit qui les y ramène,
les uns en tirent toutes leurs richesses, les autres les y
engloutissent.
MAETERLINC