NHIỆT ĐỚI BUỒN - Trang 12

missions ethnographiques dans le Mato Grosso puis en Amazonie, missions
dont le déroulement parfois chaotique et l’exposé de certains résultats
constituent le cœur de Tristes Tropiques. Démobilisé en 1940, il fuit la France
pour échapper à la folie de la persécution nazie relayée complaisamment par
les lois anti-juives du gouvernement de Vichy. Son installation à New York, où
il enseigna à la New School for Social Research et à l’École libre des hautes
études, marqua indéniablement un tournant dans sa trajectoire intellectuelle,
tant par les liens qu’il noua d’éminents scientifiques que de sa rencontre avec
les cultures amérindiennes moribondes ou disparues. C’est là, au contact de la
linguistique et notamment de la méthode phonologique développée par N.
Troubetzkoy et R. Jackson avec qui il se lia d’amitié, qu’il trouva son
inspiration: étudier non plus les phénomènes conscients mais leurs
infrastructures inconscientes; établir des corrélations entre les éléments
culturels isolés afin de reconstruire des systèmes complexes en analysant pour
cela la position relative de ces éléments les uns par rapport aux autres et les
interactions qui les unissent ou les opposent pour, au final, dégager des règles
structurantes propres à ces systèmes de pensée.

C’est également au cours de ce séjour aux États-Unis, prolongé de 1945 à

1948 en qualité de conseiller culturel auprès de l’Ambassade de France à
Washington, qu’il rédigea l’œuvre lumineuse et baroque qui constitue le
moment fondateur de ce qu’on dénomma par la suite l’anthropologie
structurale: Les structures élémentaires de la parenté. D’abord soutenu sous
forme d’une thèse de doctorat (1948), le texte fut publié en 1949. 11
bouleversa radicalement la théorie générale de la parenté, jusqu’alors dominée
par l’anthropologie sociale anglo-saxonne qui postulait la filiation comme
principe structurant: “Deux personnes sont parentes (ou consanguines)
lorsqu’il y a entre elles l’une des deux relations suivantes: ou bien l’une
descend de l’autre, ou bien toutes deux descendent d’un ancêtre commun. [...]
La parenté est donc basée sur la filiation et ce qui détermine en premier lieu le
caractère d’un système de parenté est la manière de reconnaître et de compter
la filiation
” (Radcliffe-Brown, 1952: 13).

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