Si nous ne pouvons présenter ici les pistes qu’il envisage, remarquons que cette
mutation est en cours: les oppositions entre sociétés à Etat et sans Etat, à
écriture et à tradition orale, celles reposant sur le régime d’historicité ou sur le
statut de l’individu inféodé au tout social, n’ont plus de valeur typologique
c’est-à-dire ne sont plus aujourd’hui opposées comme des critères de
différenciation d’aires culturelles et géographiques. L’anthropologie sociale
s’intéresse de plus en plus aux sociétés complexes, occidentales ou non, en
diversifiant ses domaines d’investigation: anthropologie de la santé,
ethnobotanique,
ethnoscience,
ethnomusicologie,
ethnopsychiatrie,
anthropologie du droit, anthropologie économique, etc. C’est sur cette note
optimiste que nous souhaitons conclure, en laissant le mot de la fin à Claude
Lévi-Strauss, qui déclara en guise de conclusion au cours évoqué
précédemment: “Comme science “interstitielle” vouée à l’exploration de cette
frange mouvante qui sépare le possible de l’impossible, l’ethnologie durera
autant que l’humanité, et elle est, en ce sens, éternelle. [...] La diversité réelle
des sociétés humaines a fourni à la réflexion ethnologique une sorte de
marchepied. Il dépend d’elle de fixer le but d’un regard assez ferme pour ne
pas arrêter sou élan si ce support vient un jour à lui mariquer.” (Lévi-Strauss
C., 1984: 36)
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Bibliographie utilisée
Dumont L., 1997, Groupes de filiation et alliance de mariage, Paris,
Gallimard.
Goudineau Y., 2008, “Lévi-Strauss, la Chine de Granet, l’ombre de
Durkheim: retour aux sources de l’analyse structurale de la parenté”, in Lévi-
Strauss, Paris, édition de l’Herne, p. 151-162.
Imbert C., 2008, Lévi-Strauss le passage du Nord-Ouest, Paris, édition de
l’Herne.
